5 conseils pour développer la marche dans votre commune

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18/11/2024
Développement durable

1. Consulter, Établir un diagnostic, définir les objectifs

Ouvrir des espaces protégés aux piétons change obligatoirement les habitudes de certains. Il faut donc procéder de façon ouverte pour appréhender la totalité des problématiques.

Réaliser une analyse approfondie du réseau piétonnier existant

Pour faire cette analyse, rien de mieux que de marcher. Le réseau piéton est souvent fait de larges trottoirs, mais également de passages incommodes, stressants pour certains et impraticables pour d’autres.

Identifier les points forts et les points faibles du territoire en matière de marchabilité

Des berges aménagées, une zone piétonne en centre-ville, les ruelles semi-piétonnes d’un quartier historique sont souvent les figures de proues de la piétonnisation. Mais, ce n’est pas pour autant que la ville est réellement marchable.

Consulter les habitants et les acteurs locaux pour comprendre leurs besoins et leurs attentes

Les consultations publiques permettent de mettre en évidence les points de convergence et les tensions. Dans certaines villes, les commerçants veulent piétonniser à tout prix. Dans d’autres, toute réduction de la circulation automobile équivaut à leur mort annoncée.

Les entreprises sont également des acteurs territoriaux importants pour jauger les projets.

Les habitants ont tous des demandes et c’est là le point crucial. Car, suivant leur domicile, ils sont en attente de certains itinéraires. C’est ici que commence à se dessiner la carte du réseau piéton.

Définir des objectifs clairs et mesurables pour améliorer la marchabilité

Désengorger la circulation et réduire la pollution font souvent partie du premier objectif de la piétonnisation. Mais l’amélioration de la santé des habitants est également un objectif sain pour des communautés rurales qui retrouvent ainsi le plaisir de se croiser.

L’interconnexion entre les quartiers est souvent oubliée dans des zones semi-urbaines et urbaines. C’est un levier important, autant d’un point de vue culturel qu’en termes de circulation.

Les commerces sont les points de passage de la plupart des itinéraires. Ce sont les points de croisement.

L’ensemble des objectifs, quels qu’ils soient, doivent être inclusifs. Les personnes à mobilité réduite (PMR), les personnes aveugles et malvoyantes (PAM), les personnes âgées, les familles avec poussettes et les enfants ne doivent pas être oubliés.

2. Créer un réseau piétonnier sécurisé, confortable et attractif

Pour que les usagers de la ville deviennent piétons, il faut qu’ils puissent marcher en toute sécurité.

La sécurité des zones piétonnes
La sécurité des zones piétonnes passe par l’implantation de bornes de protectionsource Citinnov

Sécurisation du réseau piéton

Pour cela, il faut : 

  • Aménager des trottoirs de qualité, larges, accessibles et bien entretenus;
  • Multiplier les passages piétons protégé (éclairés et entourés de bornes, potelets ou barrières de ville);
  • Implanter des bornes de sécurité périmétrique pour les places ou lorsque la voie piétonne borde un axe routier important;
  • Abaisser la vitesse maximale : zone 30 sur les abords piétons et les zones de rencontre, en dessous de 50 pour toute avenue de partage;
  • Augmenter les segments d’itinéraire piéton en site propre.

Confort du réseau piéton

Pour que le réseau soit utilisé, il faut non seulement rendre la marche possible, mais aussi la rendre agréable. Quelques points à prendre en compte : 

  • apporter de la végétalisation, arbres, massifs, la marche est liée à la nature;
  • installer le mobilier urbain adéquat : bancs, zones de repos, points d’eau, toilettes;
  • penser à l'éclairage public, les piétons ne marchent pas dans le noir et la plupart des personnes n’emprunteront jamais une rue ou un passage sombre;
  • garder le réseau propre (poubelles, service de voirie).
Bornes de sécurité piétons
Bornes de sécurité piétons -Citinnov

Attractivité du réseau piéton

Développer le réseau piétonnier de façon cohérente en reliant tous les quartiers et les centres d'intérêt (lieux de loisir, de sport, commerce, administration). Si les points précédents sont respectés, celui-ci est primordial pour permettre à la communauté de s’approprier le réseau.

3. Encourager et promouvoir la marche

Mener des campagnes de sensibilisation sur les bienfaits de la marche pour la santé et l'environnement.

L’accompagnement de la marche sur la commune ou le territoire

Organiser des événements et des animations autour de la marche (marches collectives, ateliers, etc.) pour lancer le projet et initier des relais avec le tissu associatif. Ceci permet d’encourager les déplacements à pied sur les trajets courts, le plus souvent en faisant découvrir qu’ils sont possibles.

Développer des services et des outils pour les marcheurs (cartes des itinéraires, des sentiers, application mobile, etc.) permet de mettre à jour, de faire circuler des informations, de recueillir des réactions et donc de faire vivre le réseau social des marcheurs.

4. Impliquer et mobiliser les acteurs locaux

Créer une instance de concertation réunissant élus, techniciens, habitants, associations, etc.

L’association de gestion du réseau piéton

Cette instance naît souvent au moment des premières concertations, mais il est important de la faire vivre auprès des conseils de quartiers, des associations. Il s’agit de favoriser la participation citoyenne à l'élaboration et à la mise en œuvre des projets d'aménagement et permet de soutenir les initiatives qui encouragent la marche.

Les marches sensibles sont les outils de prédilection de l’association des piétons. C’est une démarche transdisciplinaire qui, lors d’une marche, permet de recueillir le ressenti des participants. C’est à la fois un outil de concertation et d’étude pour l’aménagement du territoire.

5. Adapter les actions aux spécificités du territoire

Prendre en compte les caractéristiques géographiques, climatiques et socio-économiques de la commune. Chaque itinéraire doit avoir son propre objectif (commerces, promenades, accès aux équipements sportifs).

Identifier et thématiser le réseau piéton

Développer des solutions adaptées aux différents types de quartiers (centre-ville, zones résidentielles, zones rurales, etc.). Certains segments sont souvent communs avec les pistes cyclables, le respect mutuel doit donc être développé et entretenu. 

Proposer des offres diversifiées pour répondre aux besoins et aux attentes de tous les publics (familles, seniors, personnes à mobilité réduite). 

Développer sa propre marchabilité

En conclusion, chaque territoire à des atouts dont il peut tirer parti pour devenir marchable. Rendre sa commune marchable est non seulement un objectif de santé publique et de convivialité, mais également et surtout un objectif de sécurité.

De nombreuses études montrent que les villes les moins accidentogènes sont celles qui ont su développer des réseaux piétons. À chacun de développer le sien en fonction de ses critères culturels, urbanistiques, géographiques et topographiques.

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Image à la UNE : les berges aménagées du Rhône - source Lyon France

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