La sécurité urbaine repose sur une combinaison de facteurs objectifs et subjectifs, de politiques publiques et d'aménagements de l’espace public global : celui des piétons, des cyclistes et des véhicules à moteur. L'objectif est de créer un environnement sûr et apaisant pour tous les habitants, dans un souci d’intégration.
Lorsqu’on parle de sécurité urbaine, on entend la sécurité physique qui passe par la sécurité routière et donc, par la réglementation de l’ensemble de la voirie pour les véhicules et les piétons.
La sûreté urbaine est un terme généralement employé pour la prévention et la répression des actes délictueux et de délinquance. S’ajoute aujourd’hui à la sûreté urbaine, la protection des données informatiques des usagers de la ville. Des données qui transitent de plus en plus à travers l’IdO (Internet des Objets) utilisées par les services de la “ville connectée” ou “Smart City”.
La sécurité urbaine physique repose sur un ensemble de critères interdépendants qui visent à garantir la tranquillité publique (la protection des personnes et des biens), à favoriser le bien-vivre ensemble; et également à la protection des zones sensibles.
Ces critères peuvent être regroupés en plusieurs catégories :
État de l'environnement urbain
Un environnement dégradé peut favoriser les incivilités et l'insécurité.
L’état de la voirie. Des trottoirs, des accotements, des équipements de qualité maintenus en bon état donnent un sentiment de sécurité et protègent les plus fragiles. Des bornes de protection pour les piétons, des contrôles d’accès sur les zones réservées augmentent la sécurité.
Qualité de l'éclairage public
Un éclairage suffisant dissuade les actes de délinquance et favorise une circulation plus sûre. C’est un élément clé des déplacements piétons et cyclistes le soir et de nuit.
Effectifs des forces de l'ordre
Un nombre suffisant de policiers (ou de gendarmes en zone rurale) est essentiel pour assurer la sécurité par leur présence sur le terrain.
Présence de caméras de protection
La vidéoprotection peut contribuer à prévenir et à réprimer les actes délictueux. Le Centre de Supervision Urbain (CSU) ajoute à la cohésion de la surveillance à travers une supervision de la ville.
Taux de criminalité
Le nombre d'infractions commises (vols, agressions, dégradations...) est un indicateur clé de l'insécurité. C’est l’indice qui est scruté par les citoyens à travers les médias, mais également à travers les associations de quartiers et de citoyens.
Sentiment d'insécurité
Les enquêtes d'opinion permettent de mesurer le ressenti des habitants face à l'insécurité. Ce sont des indicateurs qui, bien sûr, influent sur le ressenti.
Cohabitation sociale
La qualité des relations entre les différents groupes sociaux (âge, origine, etc.) influence le climat de sécurité. Il est de plus en plus pris en compte lors des réhabilitations de quartiers.
Vie de quartier
Un quartier vivant et animé est généralement plus sûr qu'un secteur isolé, d'où l’augmentation des interconnexions entre quartiers dans les nouveaux plans d’urbanisme.
Participation citoyenne
L'implication des habitants dans la vie de leur quartier renforce le sentiment de sécurité.
Qualité des services publics
Des services publics efficaces (écoles, transports, etc.) contribuent à améliorer le cadre de vie et à réduire les tensions.
Il est important de noter que ces critères sont interdépendants et qu'ils peuvent varier en fonction du contexte géographique, socio-économique et culturel. La sécurité urbaine est un enjeu complexe qui nécessite une approche globale et multidisciplinaire.
Densité de population
Les zones densément peuplées peuvent être plus exposées à certains types de délinquance, en revanche, un tissu urbain plus compact génère moins d’accidents routiers du fait de l’emploi de déplacements plus doux (marche, vélo, EDP et EDPM et transports en commun).
Mixité sociale
Un quartier mixte socialement est généralement plus stable qu'un quartier homogène. Cette mixité inclut les différences d'âge et de composition familiale.
Aménagements urbains
La présence d'espaces verts, de lieux de rencontre, etc., favorise le lien social et la sécurité par l’utilisation quotidienne de l’espace public.
Politique de prévention des actes délictueux
Les actions mises en place pour prévenir la délinquance (éducation, médiation, formation dans les associations, etc.).
Politique de la ville
Les politiques visant à améliorer le cadre de vie dans les quartiers défavorisés, à relier les quartiers entre eux et à rendre les centres-villes attractifs et apaisés sont des politiques qui génèrent plus de sécurité.
Coopération entre les acteurs
La coordination entre les différents acteurs de la sécurité (police, justice, élus, associations) est essentielle pour l’échange d’information et la connaissance partagée de la réalité quotidienne de la ville.
La sécurité urbaine représente un enjeu collectif qui mobilise l’ensemble des acteurs.
Les forces de l'ordre, telles que la police, la police municipale et la gendarmerie, jouent un rôle fondamental dans la prévention et la répression des délits. Les agents de sécurité privée viennent compléter leur mission en assurant la surveillance de lieux spécifiques publics ou privés.
Les élus locaux, en collaboration étroite avec les citoyens, les associations et les entreprises, élaborent les politiques de sécurité et partagent les ressources nécessaires pour leurs réussites. L'engagement actif des citoyens contribue à un environnement plus sûr par des actions quotidiennes sur l’espace public.
Ensemble, ces acteurs tissent un maillage indispensable pour préserver la tranquillité publique et le bien-être de tous. Par des réunions de conciliation et des enquêtes sur le terrain, ils déterminent les équipements de sécurité à apporter.
Pour se sentir en sécurité, les usagers les plus fragiles ont besoin d’être protégés dans leurs déplacements. Par exemple, des personnes âgées ou des mères de famille avec des poussettes qui ne peuvent utiliser des trottoirs encombrés ou défectueux sentent qu’ils se mettent en danger en devant utiliser la chaussée pour circuler. Il en va de même pour les cyclistes sur les artères importantes.
D’un point de vue général, on peut dire que chaque usager est en sécurité lorsqu’il se déplace dans un espace qui lui est dédié : trottoirs protégés et rues piétonnes pour les piétons; pistes et voies cyclables pour les vélos.
Les équipements urbains qui procurent de la sécurité :
Les bornes, fixes ou escamotables, bornes de protection ou bornes antibélier offrent des espaces protégés contre les intrusions volontaires ou accidentelles. La sécurité périmétrique des zones piétonnes passe généralement par l’implantation de bornes.
Les bornes antistationnement, potelets et barrières de ville servent à sécuriser les trottoirs et les abords d’espace vert comme les grilles des jardins publics.
Les bornes d’arrêt minute (BAM) offrent un temps de stationnement gratuit. Utilisées en centre-ville, elles diminuent le maraudage et donc la circulation. Ainsi, elles contribuent à une circulation apaisée, facteur de sécurité.
Les roads blockers utilisés lors d’événements ou de situations d’urgence pour contrôler les accès à certaines zones, sont par leur taille impressionnante des équipements de sécurité par excellence.
Les totems de contrôle d’accès utilisés pour la gestion des flux routiers donnent aux résidents un sentiment de sécurité et sanctuarisent les zones réservées comme les zones piétonnes, les abords des sites administratifs et officiels.
Les portiques de sécurité pour les contrôles d'accès dans les lieux sensibles comme les bâtiments publics, les stades, ou les gares sont devenus des outils de protections attendus.
L’éclairage public. Étudié pour éliminer les zones sombres et rendre les rues plus sûres la nuit, c’est un équipement primordial de la sécurité objective et subjective, surtout pour les femmes. Des études peuvent être menées pour comprendre pourquoi certains itinéraires sont empruntés par des femmes et d’autres non. Ces équipements sont essentiels pour l’inclusivité.
Les panneaux de signalisation dynamiques offrent des indications claires pour guider les piétons et automobilistes et donnent l’image d’une bonne gestion de la ville.
Les radars automatiques, qui se généralisent un peu partout, sont un moyen reconnu de prévention des accidents routiers.
Les miroirs de sécurité positionnés aux carrefours sans visibilité sont utilisés par les piétons comme par les automobilistes. Ils montrent l’importance que la ville apporte à leur protection.
D’autres équipements comme les bancs anti-squat, bancs anti-skate ou autres installations empêchent certaines formes de comportement inapproprié; les abribus pour les transports en commun et le ramassage scolaire sont des éléments importants du sentiment de sécurité publique lorsqu’ils sont correctement aménagés et entretenus.
Les zones de rencontre dûment signalées et aménagées par des différences de chaussée permettent de lutter contre les incivilités et favorisent la cohabitation entre piétons, cyclistes et conducteurs de véhicules à moteur.
Les zones 30 qui se généralisent parfois à l’ensemble d’une agglomération contribuent à réduire le nombre d’accidents et apportent bien-être et qualité de vie.
L’aménagement de rues apaisées qui se matérialise par une réduction de la largeur des voies de circulation et l'ajout d’éléments de ralentissement (chicanes, dos d'âne) ont démontré leur efficacité pour réduire les accidents.
Une ville plus sûre est généralement une ville plus smart. La sécurité passe par des mesures, des concertations et des choix d’équipement et de technologie. Vivre en sécurité est une demande générale des citoyens qui désirent une ville où chacun peut se déplacer librement, où les commerces prospèrent et où le bien-être est une priorité.
En investissant dans la sécurité urbaine, les collectivités locales apportent une qualité de vie à leurs concitoyens tout en valorisant leur patrimoine.
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