La rénovation de Carpentras s’inscrit dans le mouvement global des villes françaises pour un apaisement du trafic routier, un meilleur partage de l’espace public et une qualité de l’air digne de la région.
Centre géographique du département du Vaucluse, Carpentras fait partie d’un axe routier entre l’Italie et la France depuis l’Antiquité. Cette situation lui a apporté son histoire. Ville de résidence des Papes d’Avignon, son architecture inspirée des modèles italiens offre des ruelles ombragées, des places aux jolies fontaines et des façades ocre. Carpentras a gardé l’art de vivre du Comtat venaissin avec son marché de produits locaux et son marché aux truffes.
Mais, les années 2000 ont sonné l’heure de la rénovation. Îlots insalubres, rues du centre-ville trop passantes, parkings trop étroits bien que la place ne manque pas. La municipalité a engagé la rénovation du centre-ville par tranches de grands travaux avec à la clé un nouveau plan de circulation.
La ville a toujours été dynamique, ce n’est donc pas pour redynamiser la ville que ces travaux ont été engagés, mais plutôt pour rendre la ville plus confortable, plus accueillante dans son ensemble et aussi pour répartir les zones d’activité.
La rénovation de ce quartier tient de la volonté de l’embellissement de la ville et de la qualité de vie, comme ce fut le cas pour la Coulée Verte. Le quartier de la Porte d’Orange, situé au centre nord de la ville, a perdu au fil du temps son attractivité. Le Plan de Rénovation des Quartiers Anciens et Délabrés (PNRQAD) l’a inclus dans son action, continué par le programme Cœur de Ville, financé par l’Agence Nationale de Renouvellement Urbain.
L’îlot Mouton a été réhabilité pour de nouveaux logements et un espace culturel multidisciplinaire incluant, lieux de vie, restaurants, salle de spectacle, lieux de rencontres et salles d’expositions.
L’originalité de la démarche architecturale réside dans la création d’un nouvel îlot qui conserve les façades anciennes tout en faisant émerger un ensemble de bâtiments neufs en son centre.
L’objectif est d’offrir aux Carpentrassiens un lieu contemporain et intergénérationnel, mêlant l’histoire de la ville à la rénovation.
Projet d’urbanisme pour rendre la ville plus sûre et plus sereine, le cours Jean-Jaurès (allée des platanes) est repensé pour former une avenue de partage.
Le tracé des allées Jean-Jaurès est déplacé sur la droite, au-delà de la première rangée de platanes. L’axe est plus étroit, ce qui empêche les véhicules de circuler à grande vitesse. Cette mesure permet d’agrandir d’une dizaine de mètres le trottoir, comme pour une réduction de chaussée de deux voies à une. Ce qui à terme fluidifie la circulation, contrairement à l’idée reçue. L’objectif principal de ce projet est de redynamiser les commerces pénalisés par des trottoirs trop étroits et encombrés de voitures stationnées.
Le nouveau plan de circulation issu de cette refonte urbaine permet aux véhicules de rejoindre les rues du centre-ville. Seul le parking est accessible en prenant la rue Vigne. La promenade piétonne se déroule jusqu’à la Porte de Mazan, faisant du cours Jean-Jaurès, une avenue centrale apaisée.
Autre chantier important qui change l’image de la ville et la façon de vivre à Carpentras, le réaménagement du terrain Rey, en contrebas du parking des Platanes, devient le nouvel espace de la Foire Saint-Siffrein qui se déroule chaque année depuis bientôt cinq siècles. Le reste de l’année, l’espace est dédié à un parking de 300 places. Une zone arborée s’étend autour, en conformité avec les 30 % d’espaces verts demandés par la ZPPAUP (zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager). Un ascenseur permet aux personnes à mobilité réduite (PMR) de se garer sur cette aire en contrebas de l’Allée des Platanes et de rejoindre la promenade facilement.
Le réaménagement de l’ensemble de la zone du « Terrain Rey » comprend un bassin de rétention d’eau et des courts de tennis.
Carpentras compte aujourd’hui environ 3000 places de parkings que la municipalité offre gratuitement pendant 1 h 30, y compris pour les parkings du centre-ville, ce qui est une option unique dans le Vaucluse. Cette politique courageuse est bien entendu faite pour dynamiser la vie en ville tout en augmentant le confort de ses concitoyens.
De nombreux circuits de randonnée cycliste traversent Carpentras et la CoVe, la communauté d’agglomération Ventoux Comtat Venaissin. La Via Venaissia, le circuit des Gorges de la Nesque, l’itinéraire qui mène aux Dentelles de Montmirail et bien sûr, le Ventoux pour les plus courageux.
Le programme de développement du vélo est donc aujourd’hui orienté vers le vélo utile. En effet, une étude de la CoVe a montré que 95 % des déplacements de la communauté de communes, tous motifs confondus, sont inférieurs à 15 km. Par rapport aux nombres de personnes travaillant dans cette aire, des équipements de la région et un secteur favorable (la plaine comtadine permet de se déplacer sans effort important), le déplacement en vélo est devenu le développement prioritaire de la mobilité douce.
À ce titre, la CoVe a été retenue par « appel à territoires cyclables », un projet national, mis en place pour le développement de déplacement utile en vélo en dehors des grandes villes. Un budget de 2 M€ a été alloué et un premier tronçon va relier Carpentras à Mazan dans le courant de l’année 2024.
C’est donc une chance pour Citinnov d’avoir été impliqué dans ce grand changement depuis 2015. Citinnov a équipé le contrôle d’accès des zones piétonnières et sanctuarisées de 21 sites. Le but de ces implantations était de préserver certaines zones et de fluidifier la circulation en contrôlant l’accès des zones sensibles au trafic des automobiles à l’aide de bornes rétractables. Les équipements choisis ont été :
Les bornes SUMO-AB automatiques et manuelles sont de la catégorie anti-bélier. Elles sont donc faites pour garantir une zone de toute intrusion accidentelle ou volontaire. Leur robustesse et la conception de levage par sangle des modèles automatiques leur donnent une capacité de plus de 5000 cycles par jour. Ce sont des équipements adaptés pour assurer le contrôle d’accès.
Les modèles de bornes SUMO-AB manuelles équipent les accès réservés aux pompiers, aux engins de services. Elles ont les mêmes capacités de résistance aux impacts et le même aspect, ce qui garantit une unité esthétique. Leur manœuvre se réalise manuellement à l’aide d’une clé.
La SUMO-F a été choisie pour assurer l’étanchéité des sorties de zones. C’est une borne fusible. Contrairement aux bornes de sécurité et de défense, la borne fusible endommage peu les véhicules et sert donc à la régulation du trafic.
Le totem ou potelet CITILIUM fait partie du mobilier urbain de contrôle d’accès. Il peut embarquer toutes les technologies utilisées (caméra LAPI, détection à distance) à ce jour et est évolutif. Chaque totem peut assurer la manœuvre d’une à trois bornes rétractables automatiques.
Le logiciel de supervision de contrôle d’accès VIASOFT fait partie de la suite logicielle VIASYST’M. Cette interface numérique offre la possibilité de vérifier l’état de service de l’ensemble du parc des bornes automatiques rétractables de la ville et le cas échéant, de prendre la main sur leur manœuvre.
Vue satellite de l’avenue des Platanes et de la réhabilitation du Terrain Rey avec la vieille ville — Google Maps
En conclusion, l’évolution urbaine de Carpentras est emblématique du virage entrepris par les villes de taille moyenne pour la mobilité douce afin de garantir aux habitants une qualité et un cadre de vie digne de la longue histoire de la ville.
En savoir plus sur nos autres réalisations :
Image à la UNE : la Porte d’Orange à Carpentras — photo Webcarpentras — Wikimedia