Sarreguemines, localisée à la frontière franco-allemande, se niche au confluent de la Sarre et de la Blies. Elle s’inscrit dans l’eurodistrict SaarMoselle. Traversée par le canal des houillères de La Sarre, l’ancien sentier de halage du canal fait aujourd’hui partie de l’itinéraire cyclable Eurovélo 5 reliant Londres à Rome. Comme son nom l’indique, Sarreguemines est une ville de confluence. Le « Gemünd » de Saargemünd, en Allemand, veut dire confluent.
La zone urbaine s’étend de part et d’autre de la frontière. Pour la partie française, l’agglomération de Sarreguemines compte 45 579 habitants, ce qui en fait la cinquième ville la plus peuplée de la Moselle, après Metz, Thionville, Forbach et Montigny-lès-Metz.
La ville doit sa renommée internationale à la faïence qui a été l’activité dominante de la ville pendant près de deux siècles. Sous l’impulsion de Paul de Geiger, la manufacture de Sarreguemines a exporté un large choix d’objets en faïence à travers le monde. Une production qui s’éteindra définitivement en 2007, laissant place au Musée de la Faïence.
Depuis 2018, Sarreguemines bénéficie du programme national Action Cœur de Ville qui permet à 222 villes moyennes (une aire urbaine dans le nombre d’habitants est comprise entre 20 000 et 100 000) de développer des projets d’aménagement et de modernisation de leur centre-ville. Un contrat formalisé dans le cadre d’une convention pluriannuelle. Cette aide est accordée pour la revitalisation des commerces, la réhabilitation de l’habitat et l’aménagement de la voirie.
Des changements notables ont été réalisés comme la rénovation et l’extension du Cinéma Forum ou encore la destruction des tours des Sapins. La signature de la phase 2 du plan d’Action Cœur de Ville a orienté en 2023 les changements vers l’urbanisme du centre-ville. Des aménagements autour de la place du Marché, une signalisation dynamique pour diriger les automobilistes vers les parkings de la ville et la sécurisation de la zone piétonne sont en cours ou programmés.
La ville fait partie des premières municipalités françaises à avoir choisi de rendre son centre-ville piéton (la 101e pour être précis). Dès 1973, des études de trafic routier détaillées sont établies et les changements dans l’urbanisation sont effectués, comme le nouveau pont de l’Europe et les voies sur berges. Mais les travaux de piétonnisation sont reportés pour finalement aboutir en 1979.
La rue Sainte-Croix, cœur commerçant de la ville, est donc piétonne depuis 40 ans, mais laissée ouverte à toute circulation. Seuls des panneaux (comme celui situé rue de la Chapelle) stipulent l’interdiction d’entrer aux véhicules non autorisés. C’est donc sur un principe citoyen et incitatif que la zone piétonne a vécu.
En effet, la culture sarregueminoise repose sur des principes éducatifs de bonne entente, comme le montrent ces vidéos :
Le bon usage des trottoirs, le stationnement – Ville de Sarreguemines
Le bon usage des trottoirs, l’entretien — ville de Sarreguemines
Malheureusement, l’incitation et la prévention n’ont pas suffi à empêcher le passage des véhicules à moteur qui trouvaient dans la rue Sainte-Croix un raccourci pour contourner le Carré Louvain. Mettant à profit le plan d’Action Cœur de Ville, la municipalité a opté pour une sécurisation renforcée et une protection de la zone piétonne.
Les chiffres de la Sécurité Routière parlent d’eux-mêmes. En 2021, 300 piétons sont décédés en agglomération, majoritairement heurtés par des véhicules lorsqu’ils traversent la rue. Dans les deux tiers des accidents mortels, cette traversée s’effectue dans les règles, sur un passage piéton ou à plus de 50 mètres d’un passage piéton. La sécurisation des zones piétonnes pour la traversée des segments de circulation automobile comme des zones piétonnes est donc d’une importance capitale.
On notera également que les piétons comprennent les personnes à mobilité réduite (PMR) et les personnes aveugles et malvoyantes (PAM) qui doivent avoir des cheminements et des accès spécialement aménagés au titre de l’accessibilité (Loi du 11 février 2005). L’enjeu de la sécurisation est donc aussi un enjeu de l’inclusivité.
La piétonnisation fait aujourd’hui partie de la redynamisation des centres-villes. Les habitudes ont changé à travers les prises de conscience de la pollution, le besoin de vivre ensemble des moments de convivialité et aussi de s’extraire de la pollution atmosphérique et sonore qui est la conséquence des véhicules à moteur.
Des études récentes du CEREMA montrent que la piétonnisation sereine profite aux commerces tout en changeant favorablement les habitudes des usagers.
Pour aller dans ce sens, la ville de Sarreguemines a donc privilégié :
La sécurisation d’une zone piétonne s’organise par le contrôle d’accès aux entrées. Il s’agit d’une régulation qui se fait sur la base d’autorisations.
Les automobiles autorisées à entrer dans la zone piétonne pour rouler à l’allure du pas sont :
Une fois les accès protégés et les flux de circulation contrôlés, il faut également sécuriser les abords. On emploie généralement des bornes fixes, parfois des potelets de ville comme ceux qui interdisent le stationnement sur les trottoirs, ou encore des barrières de ville.
L’emploi de bornes de sécurité périmétrique comme les bornes anti bélier (ou borne anti intrusion) proposent une harmonie esthétique préférable parce qu’elles laissent les espaces ouverts.
Ces protections de sécurité périmétrique sont essentiellement requises dans le cas d’une place, d’une esplanade ou d’une avenue large (lorsque celles-ci bordent une aire piétonne). Elles garantissent l’imperméabilité du dispositif contre toute intrusion volontaire ou accidentelle d’un véhicule.
La société Citinnov a été choisie en 2022 pour équiper les accès de la rue Sainte-Croix. Le matériel choisi comporte :
Le totem d’accès embarque une technologie innovante UHF et une caméra LAPI pour la lecture automatique des plaques d’immatriculation des véhicules autorisés.
En 2023, Citinnov a installé :
Une autre commande a eu lieu en 2023, via l’attributaire du marché AXIMUM pour une installation début 2024.
Sur la demande de la mairie qui souhaitait une borne plus haute pour une meilleure visibilité des usagers (en restant en dessous de 700 mm de hauteur) Citinnov a créé un nouveau produit : la borne SUMO-AB en version 600 mm.
Sont donc implantées les bornes :
La borne SUMO-AB fait partie de la classe des bornes Anti-Bélier. Elle est dédiée à la régulation du trafic urbain et à la préservation des aires piétonnes. Ce type d’équipement est spécialement adapté aux chocs importants ainsi qu’aux cadences élevées d’utilisation.
Ce sont donc des bornes de sécurité anti effraction qui équipent les abords de la zone piétonne de Sarreguemines. Elles sont déclinées en version borne escamotable automatique, borne escamotable manuelle (actionnable à l’aide d’une clé) ou borne fixe.
Évolutif dans le temps, ce mobilier urbain de contrôle d’accès accepte toutes les configurations de commande existantes (Digicode, audiophonie, vidéophonie, identification des plaques d’immatriculation, clé, badge, smartphone). Le totem CITILIUM peut actionner jusqu’à 3 bornes escamotables automatiques en même temps.
Il s’interface avec la suite logicielle VIASOFT de Citinnov et avec la plupart des superviseurs et hyperviseurs urbains.
En conclusion, Sarreguemines qui était parmi les villes pionnières en matière de piétonnisation a opté pendant longtemps pour une piétonnisation ouverte qui correspond aujourd’hui plus à une zone de rencontre ou encore à des segments de voirie comme les rues apaisées, les rues aux enfants ou encore les avenues de partage. L’évolution récente tient tout autant du changement de comportement des citoyens que des exigences que doit respecter une ville de taille moyenne pour l’accessibilité de tous.
Lire aussi :
Et les réalisations de Citinnov :
image à la une : La Villa Geiger et le casino de Sarreguemines, aujourd’hui Musée et lieux de loisirs - Wikimedia