Comment organiser la ville pour ouvrir des espaces conviviaux et piétons ?
Pour réussir, il faut pouvoir proposer des solutions sans interdire, amener au bon sens plutôt qu’à la contrainte.
Cette stratégie demande des équipements spécifiques pour autoriser l’accès à certaines aires. Parmi eux, la borne de contrôle d’accès est l’outil polyvalent et primordial de cette démarche.
En ville, le contrôle d’accès s’étend à un ensemble large d’aires et de voies. Il concerne bien entendu en priorité les voitures. Le premier contrôle d’accès que nous connaissons en tant qu’automobilistes est celui du parking payant. On actionne une barrière lorsqu’on se présente devant. Une borne nous délivre un ticket, ou demande l’introduction d’un badge de résident ou encore d’une carte de paiement.
Une autre barrière se présentera à la fin de notre période de stationnement pour nous laisser le passage après paiement.
Le contrôle d’accès en ville suit cet exemple, mais sous des formes variées.
Premièrement, il est rarement lié à un paiement, mais beaucoup plus souvent soumis à une autorisation.
En effet, le contrôle d’accès est de plus en plus fréquemment utilisé pour réguler le passage sur des voies publiques comme des rues piétonnières ou des quartiers dont la circulation automobile n’est permise qu’à certaines heures.
Mais la régulation concerne également la mixité des flux. Un portillon à l’entrée d’un parc est un modérateur d’accès qui laisse le passage aux piétons et proscrit tout autre moyen de locomotion. Il existe à l’entrée des pistes cyclables des contrôles d’accès passifs filtrants qui autorisent le passage des vélos et interdisent celui des cyclomoteurs dont l’encombrement est plus important. Des potelets jouent parfois un rôle similaire à l’abord des passages piétons.
La ville organise donc les flux de ses usagers à travers un ensemble d’équipements appropriés du mobilier urbain dans un but d’apaisement et de partage serein de la voie publique. La borne de contrôle d’accès en est l’outil le plus sophistiqué.
La borne d’accès se présente sous la forme d’un potelet ou totem qui offre un panel d’équipements permettant le contrôle par identification des véhicules et des usagers.
Cette borne d’accès commande l’ouverture de bornes automatiques rétractables (et plus rarement d’une barrière automatique levante).
L’installation d’une borne de contrôle d’accès et des bornes automatiques qui l’accompagnent est décidée par les élus du territoire à travers le plan local d’urbanisme (PLU) dans le cadre de la politique globale d’urbanisme de la ville. Par l’implantation de ce système de régulation, une rue ou un quartier se trouve sanctuarisé en zone piétonne, zone semi-piétonne, zone à faible émission, etc.
Ces aires réservées sont généralement habitées et doivent donc continuer à être circulantes suivant un protocole dont les règles sont admises par l’ensemble des usagers.
Il convient alors de déterminer qui aura accès au passage.
Sans oublier, dans le cas où la voie est traversée par une ligne, il y aura aussi :
On remarque dans la première liste que les accès de chacun sont de natures différentes, il peut s’agir d’un :
La fonction du contrôle d’accès est donc d’autoriser certains passages, mais également d’en faire la gestion dans le temps. Chaque usager peut voir son autorisation d’accès au quartier, assortie d’une temporalité. Illimité pour les riverains et limité à 30 minutes par exemple pour les livraisons, avec des plages plus larges pour des véhicules de maintenance ou de déménagement ayant besoin d’une durée longue pour des occasions exceptionnelles.
L’autorisation de passage des différents usagers est principalement subordonnée à leur stationnement puisqu’un segment de voirie sans voitures laisse une grande surface disponible. Mais dans l’hypothèse de la régulation d’une voie piétonne, l’idée conductrice est de laisser place aux piétons.
Dans son rôle d’accès, la borne de contrôle permet également d’ouvrir au stationnement public des espaces habituellement interdits, lors d’événements exceptionnels ou de circonstances spéciales. Par exemple pour des brocantes, des vide-greniers, des festivals ou tout simplement pour le marché hebdomadaire.
Pour un rôle de gestion des aires de stationnement, la borne d’accès peut contrôler un périmètre de quelques places. L’équipement de contrôle revient au calcul du coût.
Un parking d’une dizaine de places privatives peut-être fermé par une borne automatique escamotable commandée par une borne de contrôle d’accès, un système qui peut être plus économique que la mise en place d’un système par place de parking.
Le choix de cet équipement est conduit par sa fréquence d’utilisation plus que par la dimension de l’espace qu’il contrôle.
La borne de contrôle d’accès est un potelet ou un totem dont le diamètre est d’une trentaine de centimètres et la hauteur d’un peu plus d’un mètre cinquante, il est souvent scellé sur un trottoir ou protégé des chocs par un étrier lorsqu’il est sur la chaussée. Il doit être facilement accessible à travers la fenêtre du conducteur sans pour autant présenter un obstacle pour les piétons.
Quel équipement peut-on intégrer dans une borne de contrôle d’accès ?
La borne est reliée au réseau électrique et peut également être connectée au réseau informatique de supervision de la ville.
Différents moyens opèrent une borne de contrôle d’accès. On peut trouver quelques variantes et toutes les solutions ne sont pas proposées pour un accès, même s’ils peuvent être tous utilisés sur un même équipement.
Pour les accès à une zone de rue piétonne ou à une aire de stationnement, les techniques courantes sont :
Il s’agit de l’interphone qui permet de dialoguer avec un centre de sécurité ou centre de contrôle. L’équipement met en relation l’usager avec un agent en charge du contrôle d’accès qui opère depuis son ordinateur, la rétractation des bornes escamotables de la rue. Audiophonie et vidéophonie équipent la plupart des bornes d’accès pour des raisons de sécurité et surtout pour le passage des usagers occasionnels.
La télécommande et le badge permettent de commander l’abaissement des bornes escamotables via le contrôle d’accès. Ce sont les badges usuels, avec ou sans contact. Certains badges peuvent être placés sur le pare-brise du véhicule et être détectés jusqu’à plus d’une dizaine de mètres par la borne. Comme ceux vendus par les compagnies d’autoroute. Le sans contact tend à se généraliser, mais les lecteurs internes sont des équipements toujours existants. Bien entendu, le choix de la télécommande ou du badge à distance est la solution la plus efficace pour créer un trafic fluide. Plus le temps de contrôle est court, moins il y a de risques d’encombrement à l’entrée.
Le téléphone mobile apparaît comme un outil efficace et économique puisqu’il n’y a pas à générer ni à fournir télécommandes ou badges, ce qui est un atout pour l’usager et l’opérateur. Moins de fraudes sont possibles et la régie n’a pas à gérer un stock, l’attribution se fait à l’enregistrement des utilisateurs et donne un code unique à l’appareil ou aux appareils des conducteurs du foyer ou du commerce.
Le digicode, souvent utilisé en doublon des autres moyens. Il a pour lui la rusticité de son système, mais demande aux usagers un minimum de discipline puisque pour rester efficace, le code doit être changé fréquemment.
La caméra LAPI équipe certaines bornes de contrôle d’accès. C’est une caméra qui lit les plaques d’immatriculation des véhicules. C’est une solution efficace répandue dans le contrôle d’accès des sites privés, mais qui tend à se généraliser puisqu’elle offre plusieurs avantages comme la dématérialisation, la rapidité de contrôle et donc de passage, sécurise les fraudes puisque les véhicules autorisés sont enregistrés dans le superviseur.
Pour gérer les accès, la borne est reliée à un superviseur d’accès dans lequel ont été enregistrées les données des véhicules autorisés.
Les ingénieurs de CITINNOV ont développé une suite logicielle appelée ViaSyst’m, une solution multiposte en architecture clients, serveur dédié au contrôle d’accès des zones piétonnes et conjointement à la gestion des places de stationnement limité dans le temps (les bornes d’arrêt minute ou BAM). Les deux logiciels ViaSoft GTC et ViaSoft GDA qui peuvent être utilisés séparément ont chacun une base de données centralisée sous une interface full Web. L'hébergement de ces données peut être réalisé en Data Center ou chez le client (par une serveur physique ou virtuel).
L'architecture de la solution informatique de CITINNOV est totalement ouverte pour communiquer avec tous les logiciels hyperviseur du marché, devenant ainsi une composante de la Smart City.
C’est donc dans ces machines que sont enregistrés par les services de la mairie (voirie, police municipale…) les véhicules privilégiés. Reste à l’autorité municipale de définir les modalités des autorisations d’accès qui vont varier entre les résidents, les commerçants, les véhicules de secours et ceux des transports en commun.
Quelques exemples de cas courants :
Toutes ces modalités d’accès se déclinent également dans le temps suivant l’usage que chacun peut faire de l’espace public. La voiture d’un résident avec parking privé aura des droits d’accès illimité, alors que celle d’un résident sans parking se verra attribuer des plages horaires de passage.
Comme on le voit, les modalités peuvent être nombreuses et tout est possible dans la programmation du superviseur qui peut gérer autant de cas particuliers qu’on lui demande. Les bornes de contrôle d’accès comme les bornes de stationnement limité dans le temps sont généralement reliées aux services de police municipale, ou à un hyperviseur central sous contrôle d’un représentant de l’ordre. Les contrevenants aux autorisations d’accès sont donc immédiatement repérés et peuvent être verbalisés. Certains territoires vont jusqu’à interdire l’accès de zones piétonnes ou de zones de stationnement à des véhicules affichant leur non-respect répété des règles.
En quoi la borne de contrôle d’accès est-elle un outil important de la Smart Mobility ?
Si l’on prend comme définition que la Smart Mobility propose des solutions durables et concrètes aux problèmes de mobilité dans la ville, alors oui, la borne de contrôle d’accès est bien une importante cheville ouvrière de la Smart City.
De par sa souplesse d’utilisation, la borne de contrôle d’accès offre une technologie ouverte pour les utilisateurs et pour les opérateurs. L’implantation physique de la borne nécessite peu de travaux et son équipement intégré est évolutif et modulable.
Son faible encombrement laisse l’espace libre et ouvert. Piétons, cyclistes, personnes à mobilité réduite peuvent circuler librement autour, y compris sur la voie fermée par les bornes rétractables automatiques que la borne d’accès commande.
Enfin, l’interopérabilité des superviseurs de contrôle d’accès et leur modularité en font un système pérenne et évolutif qui peut être indépendant au niveau d’un quartier et entrer sur la plateforme d’un hyperviseur urbain.
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