Parmi les objets du mobilier urbain que nous côtoyons et utilisons quotidiennement, certains font partie du mobilier urbain de protection comme la borne antiterroriste. Si nous n’y prêtons pas réellement attention, c’est que cette gamme de mobilier urbain conçue pour la sécurité est faite pour se fondre dans l’esthétique d’un lieu. Voici tout ce que vous devez savoir sur ce sujet.
Il est important de savoir distinguer chaque gamme de produits, d’objets et d’installations qui sont de conceptions diverses pour des objectifs parfois complémentaires, mais toujours distincts. Voici deux définitions:
Le mobilier urbain antiterroriste est une catégorie spécifique de mobilier urbain conçue pour renforcer la sécurité des espaces publics et réduire sa vulnérabilité à certains types d’attaques terroristes utilisant des véhicules (camions, automobiles, et même parfois motos). Cette gamme de mobilier se distingue par sa conception robuste et sa capacité à empêcher ou ralentir l’intrusion de véhicules béliers.
Le mobilier urbain sécuritaire comprend :
Le mobilier urbain de protection désigne l’ensemble des éléments installés dans l’espace public ayant pour objectif principal de garantir la sécurité des usagers. Cette gamme de mobilier a pour fonction première la prévention des accidents et des actes de malveillance.
Le mobilier urbain qui sert au renforcement de la sécurité des espaces publics comprend :
Un véhicule bélier est un véhicule motorisé utilisé délibérément pour foncer dans une foule, un bâtiment ou un autre véhicule, dans le but de causer des dommages ou des blessures.
La sécurisation des espaces publics qu’il s’agisse de rues ou zones piétonnes, de places ou de passages réservés pour les piétons et cyclistes se fait à travers le contrôle d’accès de tous les véhicules. Le contrôle d’accès est effectué par des bornes d’accès ou totem d’accès. Ce dispositif permet de lire :
Le but est de ne laisser entrer que les véhicules autorisés. La différence de sécurité réside dans la résistance des bornes escamotables automatiques commandées par le dispositif de régulation de trafic. Les bornes escamotables peuvent être fusibles, de protection ou antibélier. Seules les bornes escamotables (ou rétractables) antibélier entrent dans la gamme du mobilier urbain antiterroriste.
Sources Wikipédia et Global Terrorism Database
Les bornes antiterroristes sont une gamme de bornes répondant la norme K12. La norme internationale K12 signifie que la borne résiste à un impact de 1 852 kJ (kilojoule), ce qui correspond à l’impact d’un poids lourd de 7,5 tonnes lancé à 80 km/h ou d’un véhicule léger de 1,5 t propulsé à la vitesse de 179 km/h.
Crash test en condition réelle de la borne Defendor de Citinnov certifié K12 par le laboratoire Transpolis.
La borne antiterroriste est également appelée :
La borne antiterroriste se décline en :
Une borne antiterroriste est généralement en fonte, en métal ou en inox, remplie de béton. Suivant qu’elle est fixe ou rétractable, la base et l’enfouissement sont plus ou moins conséquents. La hauteur d’une borne antiterroriste varie entre 70 et 120 cm, ce type de borne est en moyenne plus haute que les bornes de protection classiques.
La dissuasion est établie par la présence visible de ce type de mobilier qui constitue une défense passive permanente. La protection antiterroriste contre les véhicules béliers est stable et concrète, donc dissuasive.
La protection réside dans le fait que la borne antiterroriste stoppe net le véhicule bélier. La zone publique est donc protégée contre toute intrusion terroriste motorisée.
Le contrôle des accès permet de restreindre l’accès des véhicules aux zones sensibles par des bornes rétractables ou des road-blockers. Ce contrôle d’accès est également destiné aux piétons qui sont canalisés par flux.
Le mobilier de protection antiterroriste est le plus employé dans l’espace public urbain, il faut toutefois noter qu’il sert également à la sécurité des activités d’importance vitales (SAIV) et des sites protégés type Seveso.
Différents mobiliers urbains courants peuvent jouer un rôle de protection passive pour sécuriser des zones publiques contre des attaques terroristes.
Moins détectables que les bornes par le public, les bacs à fleurs ou à arbres forment de puissants remparts contre les intrusions lorsqu’ils sont conçus dans ce but. Les jardinières anti-intrusions sont fabriquées en matériaux résistants (béton ou acier) et dotées d’une profondeur d’enfouissement importante, ce qui les rend infranchissables.
On reconnaît les bancs publics à capacité antiterroriste par leur base. Le siège est en général identique aux autres bancs, mais repose sur un socle en fonte ou en béton. Suivant l’esthétique du lieu, certains bancs constitués de béton forment des barrières concrètes contre l’attaque de véhicules.
On les trouve généralement à l’arrière des parcs et jardins jouxtant des artères passantes sur des endroits qui pourraient offrir une possibilité d’intrusion délibérée et rendre ainsi vulnérable l’espace public. Ces doubles glissières sont en général également rehaussées.
Le chaînage d’un alignement de potelets ou de barrières de ville constitue un mobilier anti-intrusion très efficace contre les deux roues tout en servant de canalisation aux flux piétons. Sans être de la même résistance que les bornes antibélier, ils représentent un obstacle également dissuasif en tant que bornes de protection physique. Ils servent généralement de zone tampon entre deux espaces publics, l’un réservé à la circulation automobile, l’autre réservé aux piétons ou aux cyclistes.
D’un point de vue général, on peut dire que :
Quelques détails et spécificités :
Les coûts de maintenance et d’entretien sont des éléments à prendre en compte. Les bornes fixes en acier comme les cubes de béton auront un coût d’entretien moindre que des jardinières ou des bancs. Le coût d’entretien d’une borne escamotable automatique dépend essentiellement du type de mécanisme de sa mise en action et de sa motorisation.
Dans l’arsenal des lois et décrets de la lutte antiterroriste, sont prévus des normes pour le mobilier urbain sécuritaire antiterroriste :
Source :Légifrance
L’objectif n’est pas de sacrifier la vie urbaine au nom de la sécurité. D’autant plus que ces lieux de vie sont souvent les centres historiques et commerçants piétonnisés à des fins de convivialité et d’accessibilité. La protection antiterroriste de ces lieux ne doit pas être synonyme de stress et défigurer à la fois l’esthétique et l’esprit de bien-être. Le processus d’installation d’un dispositif antiterroriste à travers le mobilier urbain doit donc prendre en compte plusieurs facteurs, comme :
En effet, transformer un espace public en forteresse induirait du stress et l’inconfort qui résulterait de l’inquiétude d’une possible attaque terroriste aurait pour conséquence de vider le lieu de toute vie.
Plusieurs cas intéressants illustrent ce souci.
Après les attaques véhiculaires des dernières décennies, des villes ont revu leurs dispositifs sécuritaires pour une meilleure protection :
Comme on le voit, la sécurisation ne passe pas obligatoirement par des budgets colossaux. Des solutions économiques pour des investissements durables existent pour chaque problématique.
Le mobilier urbain antiterroriste s’avère être un dispositif indispensable à la quiétude des usagers des centres-villes. Le sentiment de bien-être que les villes tentent d’induire dans la conception de leurs espaces publics passe par le renforcement de la sécurité ce qui, bien sûr, contribue à la prévention des attaques terroristes. Cette défense passive demande de l’attention et une planification rationnelle pour un coût relativement modeste compte tenu de son efficacité à long terme. L’implantation de bornes antiterroristes, comme toute installation spécifique de sécurité, doit être réalisée par des spécialistes en partenariat avec les services concernés et les architectes pour répondre aux besoins spécifiques de chaque situation et garantir une ville plus sûre et plus smart.
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Image à la UNE : photo de David Henry via Pexels