Deux catégories de mobilier urbain, les bornes de défense et les bornes anti-intrusion sont proches par leur nom et pourtant, recèlent des gammes de produits structurellement différentes pour des usages distincts. Voici ce qu’il faut savoir pour choisir les produits à implanter aux bons endroits.
Les bornes de défense font globalement partie des bornes les plus lourdes et résistantes du marché.
Une borne de défense est conçue pour résister aux assauts accidentels ou délibérés de véhicules contre une zone protégée. C’est un élément passif et physique de sécurité urbaine.
Les critères de conception et de sélection de ces bornes doivent répondre aux exigences de résistance mécanique, de continuité de service et de durabilité en fonction des hypothèses d’attaques.
La résistance d’une borne de défense est déterminée par plusieurs paramètres techniques, notamment
Ces caractéristiques jouent directement sur la capacité de la borne à dissiper l’énergie cinétique de l’impact d’un véhicule.
Toutes les bornes de défense du marché doivent répondre à des normes de résistance, comme la norme internationale K (K4, K8, K12) ou M (M 30, 40, 50) ou encore certaines normes anglaises et américaines comme PAS 68, IWA 14-1, ou ASTM F2656, qui classent les bornes selon leur capacité à stopper des véhicules de poids et de vitesse différents. Chaque produit doit de plus répondre aux normes en vigueur en matière d’énergie, de motorisation, de visibilité et d’inclusivité pour les personnes malvoyantes ou à mobilité réduite.
Les calculs de résistance permettent de déterminer les dimensions, les matériaux et les fixations nécessaires pour garantir la sécurité et la durabilité d’une borne (valable également pour les bornes anti-intrusion, les bornes antibéliers) qu’elle soit fixe, amovible, manuelle ou automatique.
Le calcul prend en compte plusieurs charges :
Ces éléments sont importants pour comprendre que ces points de calcul déterminent la nature d’un produit et donc sa classification.
La borne anti-intrusion est d’une résistance moindre que la borne de défense et peut être temporaire.
Une borne anti-intrusion est un dispositif de sécurité physique destiné à empêcher l’entrée non autorisée de véhicules dans des zones réservées ou protégées.
C’est un mobilier de sécurité dissuasif et protecteur qui a pour but de sécuriser l’accès d’un espace ou en réguler l’accès dans le cas d’une borne automatique rétractable.
Lors d’événements temporaires, certains espaces sont protégés des véhicules par des cônes ou cubes de bétons qui sont considérés comme des bornes anti-intrusion.
Le double rôle dissuasif et protecteur de la borne anti-intrusion permet de faire entrer un nombre important d’objets du mobilier urbain dans sa catégorie. On peut donc trouver des bornes anti-vandalisme qui sont généralement hautes et qui peuvent ressembler à des potelets anti-stationnement, ou encore des bornes antibélier de différentes hauteurs, tailles et résistances.
On peut dire que la borne anti-intrusion se caractérise plus par sa fonction que par une nomenclature claire de résistance aux impacts. Pour autant, chaque borne anti-intrusion répond à des caractéristiques techniques.
La borne anti-vandalisme, par exemple, souvent plus haute est construite avec des matériaux plus légers puisqu’elle sert à protéger contre des comportements destructeurs ou des accidents, des aménagements urbains moins stratégiques comme des plantations, du mobilier comme des lampadaires, des bancs ou des poubelles ou encore des bornes d’arrêt minute ou des stations de recharge pour véhicules électriques.
Ce type de borne utilisera l’acier galvanisé, l’acier inoxydable, la fonte ductile, ou encore des matériaux composites (polymère renforcé de fibres) comme matériau de fabrication.
Les systèmes de fixations qui sont partie intégrante de l’élément et de sa fonction sont réalisés par un enrobage dans du béton, des scellements chimiques, ou encore, des platines de fixation.
Certaines bornes intègrent des éclairages, des capteurs de présence, de pollution, etc.
La borne de régulation de trafic entre dans la catégorie des bornes anti-intrusion. C’est une borne automatique escamotable, pilotée par un totem de commande d’accès de type CITIUM ou CITILIUM qui interdit l’entrée des véhicules non autorisés.
Les bornes escamotables de régulation de trafic sont d’une résistance moindre que les bornes de défense, mais entrent généralement dans la catégorie des bornes antibélier.
Les bornes escamotables automatiques ayant pour fonction l’anti-intrusion sont reliées à des superviseurs urbains de gestion du contrôle d’accès comme l’application VIASYST’M de Citinnov.
Le choix de la borne de défense dépend de son emplacement et de l’estimation du niveau de menace encourue.
On peut prendre comme règle élémentaire que les points qui ont le plus besoin de bornes de défense sont les espaces attaquables de front. Un accès ou un périmètre placé face à un segment de voirie est un point névralgique qui appelle à une sécurisation renforcée puisqu’il permet la course d’élan d’un véhicule.
En croisant ce constat topographique avec les zones stratégiques ou sensibles, on choisira des bornes de défense pour protéger les accès et les abords exposés :
La cohérence du choix des bornes de défense repose sur l’adéquation entre ses capacités techniques et le contexte d’usage de son implantation.
Des bornes de défense sont systématiquement installées autour des sites industriels sensibles et stratégiques comme :
Le choix d’une borne anti-intrusion dépend également du niveau et de la nature de la menace auxquels sont exposés les espaces à protéger, de l’accident bénin d’un véhicule qui recule sans faire attention à une station de recharge aux abords d’un parc dans lequel jouent quotidiennement des enfants, le spectre est large et concerne potentiellement tous les espaces urbains réservés à des circulations autres que motorisées.
L’utilisation la plus courante est aujourd’hui celle de bornes antibélier sécurisant un espace piéton, comme dans les zones d’immeubles et de zones d’activité. Ces bornes que l’on prend souvent pour des potelets anti-stationnement et qui sont parfois chaînées pour canaliser les piétons servent de protection contre l’agression latérale d’un véhicule.
Les bornes anti-intrusions sont efficaces pour protéger :
Des bornes de type anti-intrusion sont fréquemment utilisées sur les abords dangereux comme les quais, les abords des ponts pour empêcher les véhicules de se jeter dans le vide.
Dans les zones forestières et les parcs naturels protégés, ces bornes servent à sécuriser les espaces naturels des intrusions volontaires ou accidentelles de véhicules. On les trouve autour des parkings, des voies d’accès, des routes forestières (réservées aux piétons, vélos ou chevaux).
Les bornes en béton, mais également des bornes métalliques vissées sur des platines sont utilisées temporairement pour sécuriser les périmètres d’événements temporaires comme les concerts, festivals, foires-expositions, etc.
L’objectif est de protéger le public lors de ses déplacements ainsi que les équipements implantés ponctuellement pour les besoins de l’événement.
Les bornes de défense sont plus robustes et conçues pour résister à des impacts plus importants que les bornes anti-intrusion qui ont un rôle plus dissuasif et un moindre degré de protection.
Ces deux catégories sont souvent soumises à des contraintes esthétiques pour une bonne intégration dans le paysage urbain, surtout aux abords de sites historiques classés.
Les bornes anti-intrusions et de défense doivent être conformes au décret du 18 septembre 2012 relatif aux normes d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, les aveugles et malvoyants.
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Image à la UNE : Bornes de défense et bornes anti-intrusion Citinnov — Photo Citinnov