Les bornes automatiques escamotables, de contrôle d’accès ou de régulation de trafic, ont fait leur apparition dans le milieu urbain il y a un peu plus de vingt ans. Elles sont aujourd’hui présentes sous une forme ou une autre dans les centres de pratiquement toutes les grandes métropoles et des villes moyennes. Employées pour accompagner les demandes des citoyens, elles redessinent l’espace public et les comportements urbains. Voici un panorama complet pour comprendre les évolutions et les emplois qui en sont faits.
Les années 1960 et 70 ont été marquées par une véritable idolâtrie de la voiture, symbole de liberté et de statut social. Les villes ont donc été aménagées pour faciliter la circulation automobile, avec l’élargissement des avenues, la construction de parkings et la multiplication d’échangeurs et de rond-points. Malgré ces travaux, les centre-villes ont vite été congestionnés. Cette approche a engendré une pollution atmosphérique, des nuisances sonores importantes et donc une dégradation globale de la qualité de vie liée au stationnement et aux embouteillages.
Dans les années 1990, cette prise de conscience progressive des effets négatifs de l’omniprésence automobile a émergé. Des initiatives de piétonnisation ont vu le jour dans plusieurs villes européennes.
Les villes du Nord de l’Europe ont été précurseures. Copenhague a transformé son centre-ville en zone piétonne dès 1962, Amsterdam a mis en place des plans de circulation favorisant les modes de transport doux. En France, Metz a été pionnière dans les mêmes années.
Ces expériences ont montré qu'il était possible de réaménager l'espace public en donnant la priorité aux piétons, aux cyclistes et aux transports en commun. Cette ségrégation radicale était une révolution dans la conception de l’urbanisme.
La borne escamotable automatique fait naître de nouveaux comportements et redessine la vie citadine.
Au cours des années 2000, la piétonnisation des villes connaît son véritable essor. De nombreuses métropoles adoptent des politiques ambitieuses visant à réduire la place de la voiture en centre-ville pour combattre les nuisances et influencer de nouveaux comportements.
A Londres, un péage urbain instauré en 2003 a contribué à réduire le trafic automobile et à améliorer la qualité de l'air.
A Paris, la fermeture des voies sur berges de la Seine en 2016 a permis de créer un espace de promenade apprécié des piétons et des cyclistes et a changé la physionomie du centre-ville.
A Barcelone, les Superillas (îlots urbains où la circulation automobile est limitée) a permis de libérer de l'espace pour les piétons et de créer des espaces verts.
Ces initiatives ont eu des effets positifs sur la qualité de vie, mais également sur l'attractivité des centres-villes. En revanche, la sanctuarisation d’espaces publics plus étendus ne pouvait se faire sans des équipements spécifiques.
CITINNOV a donc créé un ensemble de matériel qui permet le contrôle et la gestion du trafic à l’intérieur des zones piétonnes sécurisées :
Aujourd'hui, la piétonnisation des villes est devenue une tendance de fond. Les enjeux consistent à étendre les zones piétonnes, à améliorer leur qualité et à encourager l'utilisation des modes de transport alternatifs à la voiture individuelle. La crise sanitaire liée à la Covid-19 a également accéléré ce mouvement, en incitant de nombreux citadins à redécouvrir leur ville à pied ou à vélo.
Les zones piétonnes des centres-villes sont des lieux à forte attractivité dans les grandes métropoles et sont souvent commerçantes. Le contrôle d’accès permet l’approvisionnement et la circulation des véhicules autorisés sans compromettre la sécurité des piétons. Les centres-villes piétonniers ou en zone 30 retrouvent un calme apprécié par les résidents.
Dans les villes de taille moyenne, au patrimoine historique remarquable, les bornes escamotables automatiques jouent un rôle de filtrage et donc également de protection des monuments. Elles permettent la répartition des périodes de piétonnisation et d’ouverture à la circulation, ce qui offre des moments de convivialité pour les journées à forte affluence sans compromettre la vie commerçante le reste du temps.
Les bornes escamotables automatiques sont devenues les outils d’une circulation apaisée grâce à leur modularité.
En effet, le concept de zone semi-piétonne a été rendu possible grâce à l'implantation de bornes escamotables automatique avec contrôle d’accès. Cet équipement est le seul moyen pratique et sûr pour rendre un espace piéton suivant des horaires définis. Les bornes escamotables avec contrôle d’accès sécurisent les espaces en laissant passer les usagers munis d’un droit d’accès.
La borne escamotable automatique a changé la façon de vivre en centre-ville.
Prenons le cas classique des livraisons. Les bornes s’abaissent de 6h à 10h pour permettre l’approvisionnement des commerces, puis se verrouillent jusqu’au lendemain matin.
Cette flexibilité répond aux critiques historiques sur la rigidité des secteurs piétonniers, accusés de nuire à l’activité économique. La souplesse d’utilisation de la borne automatique de contrôle d’accès offre un nombre important de possibilités comme les fermetures hebdomadaires. Certaines villes ferment une partie de leur centre-ville commerçant aux voitures le samedi et dimanche, d’autres font de même pour les marchés hebdomadaires.
L’automatisation et le contrôle à distance des bornes rend ces opérations simples, programmables ou effectuables par un opérateur.
Régulation de trafic, stationnement et contrôle d’accès sont liés dans les actions de sécurité en ville. Mais au-delà de la sécurisation des zones réservées, il faut mettre en perspective qu’un espace sanctuarisé attire des visiteurs, aussi bien les touristes que les locaux. La ville recompose ses usages à travers un ensemble d’équipements complémentaires.
La gestion des places de parking de durées variables accompagne les changements de comportement de l’usager.
Les usagers sont maintenant habitués à venir en ville pour un marché ou une après-midi de flânerie dans les zones piétonnes. Les municipalités doivent donc leur offrir des espaces pour se garer et sécuriser leurs parcours jusqu’aux zones piétonnes.
Pour garantir la sécurité de ces comportements urbains et simplifier la tâche des services chargés de ces équipements de voirie, CITINNOV a développé une suite logicielle complète. La suite logicielle VIASYST’M permet de contrôler l’état, le fonctionnement et les accès des totems et des bornes automatiques depuis un seul et même ordinateur. Le centre de supervision urbaine (CSU) a donc une vision complète en temps réel du parc de bornes escamotables d’une zone.
Une application d’enregistrement des ayant-droits intégrée à la suite permet de gérer les accès et de générer un historique des passages.
L’offre globale des applications comporte également un logiciel dédié à la surveillance des bornes d’arrêt minute (BAM). Ces équipements qui permettent un temps de stationnement limité et souvent gratuit sont déployés aux abords des zones piétonnes pour permettre l’accès rapide aux commerces pour de petites courses quotidiennes. Le logiciel comporte des historiques des taux d’occupation en plus du contrôle d’état.
Le contrôle d’accès ne fait pas tout dans la sécurisation des espaces urbains. Les bornes automatiques se déclinent en gamme de bornes fixes, manuelles et amovibles qui ont chacune leur utilité. Leur usage est partout accepté et même plébiscité par les citadins. Elles sont synonymes de sécurité.
Les alignements de bornes fixes ont permis de sécuriser de larges espaces et d’ouvrir les villes aux modes de déplacement doux. Il faut également relever que les zones piétonnes sont pratiquement toujours entourées de zones 30 et de zones de rencontre. Aujourd’hui la majorité des usagers préfère suivre les parcours qui leurs sont dédiés plutôt que prendre des risques sur des segments de voirie non appropriés.
Le mobilier urbain organise les flux de piétons, de vélos et de voitures et réduit considérablement le risque d’accidents.
Des exemples comme le Vieux Port à Marseille ou la place de la République à Paris le démontrent.
Depuis l’année 2000, les attaques à la voiture bélier sont continuellement en hausse, et les derniers événements dramatiques de la Nouvelle-Orléans, de Magdebourg ou de Zhuhai en Chine montrent que le risque augmente. Les autorités municipales doivent donc le prendre en compte.
« Un concept de sécurité est aussi solide que son maillon le plus faible » Peter Neumann, expert en contre-terrorisme.
L’ensemble d’un parc de bornes fixes ou automatiques peut faire partie des dispositifs antiterroristes et anti-intrusion. Une borne devient antibélier par sa capacité de résistance aux impacts. Cette fonction n’altère donc pas l’esthétisme global d’une ville. En effet, la discrétion de cette défense passive est importante pour ne pas faire supporter une charge stressante à l’usager.
Comme nous le rappelle Peter Neumann, le risque 0 n’existe pas et l’attentat de Magdebourg sur le marché de Noël en est le sinistre exemple. La sécurité est une action complexe qui utilise un ensemble d’outils. Les contrôles et les caméras de protection offrent un degré incontestable de sécurité, mais qui peut-être pris en défaut par un véhicule n’affichant aucun mouvement suspect avant son passage à l’acte.
La sécurité passive des bornes antibélier et le contrôle d’accès sont le meilleur rempart contre les attaques véhiculaires dans les zones fréquentées par des piétons et des cyclistes parce qu’elles sont infranchissables pour un véhicule (voiture ou camion) et qu’elles sont perméables aux autres flux.
Une borne antibélier a la même forme qu’une borne de régulation de trafic, seule sa résistance aux impacts change.
Les bornes de défense ou les bornes antibélier escamotables automatiques peuvent être relevées pour des événements ponctuels et abaissées pour les périodes d’affluence ordinaire.
Par exemple, dans le cas de la sécurisation des voies de secours, puisque l’attaque de Magdebourg est survenue par ce chemin, des bornes automatiques escamotables peuvent être employées pour interdire toute intrusion. Leur rapidité d’abaissement et de manœuvre est compatible avec la sécurisation d'une voie de secours ou d’évacuation.
Autre exemple, pour réduire la largeur d’un accès, des bornes amovibles peuvent venir temporairement en complément de bornes escamotables pour renforcer la sécurité d’un accès lors d’un événement.
On le voit, l’emploi des bornes automatiques redessine le paysage urbain en proposant de nouvelles fonctionnalités sur la voirie. Le panel d’utilisation est large. Entre la régulation de trafic de rues commerçantes et la défense antiterroriste d’un marché de Noël, toutes les applications peuvent être déployées, aussi bien dans le temps, par période, que sur des espaces à protéger, quelles que soient leurs surfaces et leurs extensions.
La technologie de contrôle d’accès et des bornes automatiques évolue d’année en année. Les digicodes ont laissé place aux badges qui sont maintenant remplacés par des caméras LAPI de reconnaissance de plaques d’immatriculation.
La reconnaissance sans contact simplifie la vie de l’usager et fluidifie le trafic.
L’internet des objets (Id0) et la technologie V2I (véhicule à infrastructures) préfigurent les modes de gestion d’accès de demain pour l’utilisateur. La simplicité de la gestion est déjà en place du côté des opérateurs.
Ce que l’on peut dire aujourd’hui, c’est que l’ensemble de ces innovations techniques et technologiques est au service des villes qui ont fait de leurs centres-villes des espaces conviviaux. Ces évolutions qui ont rarement plus de 50 ans, semblent avoir toujours existées. Les villes pionnières et les villes touristiques renouvellent régulièrement les revêtements des chaussées piétonnes et leur mobilier urbain pour coller au goût du public, faisant ainsi de ces espaces publics transformés l’image de marque de leur territoire. La ville européenne est maintenant tellement associée à cette forme d’urbanisme qu’un retour en arrière paraît impossible avant longtemps.
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Image à la UNE : Protection d’une zone piétonne par des bornes automatiques avec contrôle d’accès - source CITINNOV