La masse des données publiques ne peut qu’augmenter à partir de l’instant ou une ville opère sa transformation numérique.
La ville de demain voit donc un nouveau service s’ouvrir au sein de son administration. On l’appelle le service public de données (ou de la donnée), la régie locale des données. Le fonctionnement de ces services repose sur le data lake.
Data Lake (lac de données), plateforme de données, plateforme open data, ou encore entrepôts de données, ces nouveaux termes expriment un gisement de données. Ce gisement est potentiellement fournisseurs de solutions d’importance pour le développement de la ville en terme économique, mais également en terme social. Il doit être partagé pour être exploité.
Dans le cadre d’une action territoriale, ce gisement est utilisé sous l’autorité d’un service soumis au pouvoir politique élu. C’est le niveau de garantie d’une utilisation qui reste dans le cadre qu’on lui attribue. La « régie locale des données » — administration de la collectivité territoriale dédiée au partage des données — organise la distribution et le contrôle des bases de données.
Entreprises privées, services publics municipaux, régionaux, étatiques, chercheurs privés et universitaires, Think tanks, associations de consommateurs, associations citoyennes… le nombre d’intéressés est important, les domaines de recherche sont vastes et gageons que cette cohorte ira en s’élargissant à l’avenir.
Une ville intelligente est un écosystème numérique unique, elle a donc besoin de partager ses données pour optimiser son adaptabilité. Elle ne peut réussir dans cette tâche qu’en utilisant les services d’analystes. Il est donc de son ressort d’en vérifier le cheminement.
Il est urgent pour les services publics de données d’appréhender la spécificité de leur autorité au moment où l’analyste spécialisé entre directement dans le système de données sous la forme de l’intelligence artificielle (AI). En effet, l’implantation de l’AI au sein des hyperviseurs urbains va faire progresser la ville intelligente. La question du contrôle politique s’invitera au débat pour que la gestion et la valorisation des données restent au cœur de la cité et que l’intérêt général prévale.
Chaque collectivité locale connaît un développement numérique propre à sa capacité, mais aussi à la culture de sa communauté. Il relève de plusieurs facteurs au premier rang desquels l’économie locale, qui favorise ou non l’investissement dans du matériel et des services techniques nouveaux. La taille des villes est donc primordiale. Il ne faut cependant pas oublier que des villes moyennes possédant une communauté homogène et un important développement associatif mettent facilement en place des solutions numériques citoyennes. L’accès, le partage et la réutilisation des données de la collectivité territoriale doivent être gérés comme un bien commun.
La collectivité a donc une double responsabilité dans la gestion des données qu’elle les gère dans un service public interne ou dans un service externalisé. Elle doit à la fois en être garant, mais également pouvoir en tirer profit en valorisant ces données à travers des services et potentiellement en les moyennant dans, par exemple, un partenariat avec une plateforme privée. La valorisation est donc à la fois une question de patrimoine et de budget.
La régie locale des données s’annonce donc comme un nouveau département d’une importance stratégique puisqu’elle a pour objectif d’optimiser les services de la ville, l’ergonomie urbaine à travers l’Internet des Objets tout en garantissant l’intérêt général.
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