La « smartgovernance » est l’exercice d’une autorité économique, politique et administrative à tous les niveaux des affaires de la ville à travers ses outils numériques.
Il s’agit donc de l’exercice classique d’une autorité locale dans laquelle les citoyens et les groupes associatifs, les entreprises partenaires privées et les pouvoirs publics articulent leurs intérêts dans un cadre de droit. La différence de gouvernance se situe ainsi sur le terrain sur lequel cette autorité est mise en œuvre : le numérique, les outils de la Smart City.
Dans son développement, la Smart City tend à une gestion entièrement numérique de ses services. Il en va des services administratifs classiques d’une municipalité (état civil, cadastre), mais également de la gestion publique de la voirie. Pour prendre l’exemple d’une zone piétonne de centre-ville, un superviseur de zone contrôlera les accès véhicules des résidents, des artisans, des commerçants, etc. à travers des bornes d’accès. Un autre superviseur gèrera les stationnements avoisinants, les parkings publics, les bornes d’arrêt minute (BAM) et les parcmètres.
À travers l’utilisation de leurs smartphones, badges, voitures intelligentes, les citoyens vont laisser des données personnelles sur ces superviseurs qui seront collectées et organisées par un hyperviseur.
Ces systèmes gérés par des prestataires privés doivent rester contrôlables par les élus et les fonctionnaires territoriaux qui ne sont pas aptes à les créer et à les opérer.
Si l’objectif affiché de la Smart City est une meilleure gouvernance au profit du citoyen, la gouvernance globale passe aussi par l’interopérabilité des moyens numériques qui fondent en eux-mêmes la Smartgovernance.
La mutualisation des services techniques réalisée par un hyperviseur urbain doit s’effectuer dans la garantie de suivi de gouvernance des services et dans l’intérêt unique du citoyen. Car si le développement de la smart city se fait à son détriment, on peut alors dire qu’il y a une perte de gouvernance de l’autorité publique.
Superviseurs et hyperviseurs urbains offrent des avantages structurels évidents ainsi que des diminutions de coûts. De par les applications prédictives associées qui permettent d’anticiper des demandes (en énergie notamment) et des opérations matérielles comme la maintenance ; d’autre part, par la réduction du personnel requis.
La Smartgovernance dans la mutualisation des services est donc un choix politique assumé et conduit par des responsables au service de leurs citoyens dans un souci d’optimisation des ressources économiques, écologiques et humaines.
Comme on l’aura compris, ce chapitre est loin de pouvoir être refermé.
Au-delà des inquiétudes et des débats que continue d’engendrer à juste titre chaque étape de l’extension du monde numérique dans nos vies, cette transformation numérique apporte des restructurations organisationnelles.
Ce qu’il faut retenir c’est que désormais, dans le cadre d’une ville intelligente, l’autorité publique de la ville est intimement liée à son outil numérique de gestion ouvert sur des parties prenantes de diverses natures qui doivent s’harmoniser.
Cette seconde e-transformation possède donc des aspects beaucoup plus politiques que la précédente qui concernait essentiellement les équipements.
Lire aussi :
Image à la une : Le Smart City Institute de l’université de Liège définit la « smartgovernance » à travers « les services et les interactions qui lient et intègrent les organisations publiques, privées, civiles et européennes afin que la ville fonctionne plus efficacement. »